
Depuis la disparition naturelle de mes amis intimes, morts de « mort naturelle » sous le stress des femmes…Des enfants des femmes…des parents des femmes, des amis des femmes ; bref, disparus, je me suis retrouvé seul, perdu, parmi beaucoup de compagnons de la dive bouteille.
N’exagérons rien, il ne s’agit pas de disciples de « omar Khayam » car leur but dans ce cas est l’ivresse, une ivresse morne, combattant la solitude, les échecs d’une vie passée trop vite ou trop nulle.
Les raisons de cet état sont multiples et sans être sociologue de bazar ( ou de souk), on peut aisément trouver de tout, car pour toute une génération, le pays, a évolué matériellement mais son « logiciel » suranné a « buggé » un jour, sous les coups de butoir d’une civilisation qui a perdu en route ses références, une jeunesse désemparée, incrédule de la lâcheté de ses ainés et la concupiscence de ses leaders, un occident, placé comme le nirvana avec ses attraits, son confort, l’ultime port d’arrivée et la litanie de la geste rituelle d’une civilisation jadis prospère, aujourd’hui tombée sous les coups de croisades multiples et organisées.
Le résultat est loin d’être beau, et pour toute une tranche de gens, il est trop tard de faire machine arrière et de sauver les meubles, la fatigue de l’âge, réel ou non, le poids du quotidien fit le reste.
Et cette communauté hétéroclyte, certains, tel des naufragés se retrouvent, çà et là, cahincaha sur ce radeau de la méduse avec leurs fantasmes, leurs règles occultes dictés par le passé, leurs rancœurs, leurs alliances plus ou moins pérennes et quelquefois leur richesse affichée.
Et chacun de sa tactique pour ne pas sombrer dans l’indifférence de ses compagnons.
Et comme La bruyère le disait si bien : « Il n'y a point au monde un si pénible métier que celui de se faire un grand nom : la vie s'achève que l'on a à peine ébauché son ouvrage. »
Mais les plus à plaindre sont pour moi ces parvenus, montrant ostensiblement les moyens de leur « réussite » supposée, voitures de leasing et voyages financés par leur boites et comme les autochtones d’antan, montrant leurs bimbeloteries à tout va, car eux même ne croient pas à ce qui leur arrive.
Ils se pincent pour le croire, ils pensent avoir réussi,car pendant des lustres ils ont vécu transparents, la tête basse, la queue entre les jambes. Et, aujourd'hui, j'imagine certains, jouant avec leur "iphone"dans les milieux d’affaires, harnachés de fringues signés, arriver tel Amin Dada, dans leur assurance nouvellement acquise, recevant les marques de respectabilité de gens qui les méprisent, méprisent leur inculture et souvent....leur origine .
Et puisqu'ils se référent à chaque fois à Paris, ultime fantasme de leur impuissance, je rappelle qu'en ce lieu magique, il y a des instituts de desintoxication, au moins aussi célébres que les restaurants de la Tour Effel, autant en profiter en passant....
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.