L’aphorisme d’Aristote "la nature a horreur du vide" a traversé les siècles sans rien perdre de sa vigueur et se trouve appliqué aux bezness.
Il y a des dames esseulées, vivant dans une solitude froide et implacable d'une culture occidentale individualiste.
De l'autre côté une minorité de jeunes, désœuvrés, différents de part leur vécu, d'un tempérament torride et surtout fauchés comme les blés.
La réaction naturelle se fit.
Elle sera plus ou moins acceptée par l'un comme par l'autre, car chacun laissera un peu de lui même dans l'histoire.
Les messieurs tempérant leur machisme, les dames mettant cela sur le compte de la météo et tout aurait pu aller dans les meilleurs du monde.
Mais, car il y a un "mais", un "mais "sonnant et trébuchant, il y a l'argent, le flouze, les pesetas, l'oseille, les picaillons et dans notre époque tout se monnaye, les biens, les sentiments, la tendresse, l'amour....mais oui, l'amour.
En fait, il y a un autre "mais", psychologique, historique, transparent : le dominant, le mâle triomphant par excellence fait partie des anciens dominés.
Aie !! Cela va foutre l'histoire en l'air - si j'ose m'exprimer ainsi et que mes lecteurs me pardonnent- mais non, revenons à notre ami, héros de cette histoire.
On l'appellera Jimmy en souvenir d'Hendrix.
Jimmy découvrit son pouvoir, il doutait encore les premières fois et peu à peu sa confiance fut assurée par les regards surpris, admiratifs puis repus de ses conquêtes.
Il devint plus doux, moins rude, plus respectueux des désirs de ses partenaires.
Le fauve se domestiqua vite, mais devint de plus en plus gourmand.
Il apprécia de plus en plus les cadeaux, devint un spécialiste du signé.
Il avait tellement faim de chair douce et blanche qu'il accepta les plis du temps et les trouva moins fades, il pouvait les caresser, les malaxer, les sentir, c'était cela sa revanche sur la vie.
Il avait tellement faim de chair car il avait du retard à rattraper pour une vie, deux vies, pour l'éternité et le temps passait tellement vite .
Il s'imaginait un projet, des chateaux en Espagne, qu'il rabachait à ses conquêtes de la semaine, toujours les mêmes projets, à un point qu'il les vivait dans son monde et y croyait fermement.
Son agressivité s'estompa, mais ne disparut jamais, ses partenaires le savaient et le devinaient au détour d'une contrariété, ou l'occassion d'une rencontre d'un autre fauve chassant sur ses platebandes.
Elles le craignaient mais savaient détourner ce tempérament vers des actes plus voluptueux grâce à leurs promesses sonnantes et trébuchantes.
Domestiqué, dressé, mieux habillé, maitrisant au mieux ses instincts, il devint plus humain presque gauche.
Il y avait des moments où il était presque attachant et ses partenaires devinaient ces moments où une sorte de tendresse s'établissait, c'est un peu comme une journée nuageuse, avec des orages et des répits où le soleil apparaissait enfin entre deux nuages, avec éclat.
Au fur et à mesure des discussions avec Jimmy, quelque part, je le trouvais humain et j'oubliais mes idées préconcues.
(Suite au prochain épisode)